Login

Grippe aviaire Vaccinations autorisées, pas encore d'aides supplémentaires

La France démarrera dans quelques jours la vaccination d'oies et canards dans trois départements après le feu vert de Bruxelles mercredi, mais le gouvernement ne s'est pas encore prononcé sur de nouvelles aides nationales pour la filière avicole affectée par la baisse des ventes de volailles.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a affirmé mercredi dans l'Ain, où il a notamment visité un élevage avicole dans le département où a été découvert vendredi un premier cas français de grippe aviaire H5N1 sur un canard sauvage, que "des mesures complémentaires d'aide" à la filière avicole "feraient l'objet de concertation dans les prochains jours". Lors d'une conférence de presse à Birieux (Ain), le Premier ministre n'a pas annoncé d'enveloppe chiffrée, bien que le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau - qui l'accompagnait dans l'Ain - eût indiqué un peu plus tôt qu'il s'apprêtait à le faire.

Une réunion est prévue jeudi à 9h30, au ministère de l'Agriculture, entre M. Bussereau et les responsables de la filière. "M. Bussereau précisera aux professionnels les orientations définies par le Premier ministre", indiquait-on mercredi soir au ministère sans vouloir dire si un véritable plan chiffré serait alors annoncé. "Nous avons déjà annoncé une aide de 11 millions d'euros. Nous serons amenés donc à prendre les mesures complémentaires nécessaires en concertation et à partir des besoins qui seront exprimés par les éleveurs de la filière", a affirmé le chef de gouvernement.

Jusqu'à présent, le ministère de l'Agriculture n'avait fait état que d'une enveloppe de 6 millions, dont 5 millions d'aides aux éleveurs et 1 million pour la communication, pour soutenir la consommation qui a chuté de plus de 25% à 30% par rapport à la même période de 2005 depuis vendredi, date du premier cas de grippe avaire, découvert sur un canard trouvé mort dans l'Ain. Pour l'instant, aucun cas nouveau n'a été reperé, des tests du virus H5N1 sur quelques dizaines d'oiseaux morts étant pour l'instant négatifs.

A Bruxelles, les experts de l'UE ont approuvé sous conditions les plans de vaccination préventive des volailles contre la grippe aviaire soumis par la France et les Pays-Bas, a indiqué la Commission européenne. La France avait demandé à pouvoir vacciner un maximum de 900.000 oies et canards d'élevage dans les "zones humides" de trois départements de l'ouest et du sud-ouest, la Vendée, la Loire-Atlantique et les Landes. Parmi les conditions listées par la Commission pour les plans des deux pays figure l'interdiction d'exporter des animaux vivants vaccinés dans le reste de l'UE comme dans le reste du monde.

Par contre, la viande et autres produits dérivés de ces volailles -- par exemple le foie gras -- peuvent être exportés normalement, à condition que les élevages d'origine aient respecté les contrôles sévères demandés par la Commission et qu'ils aient été inspectés par un vétérinaire 48 heures avant l'abattage. "Nous sommes satisfaits d'avoir le choix entre deux solutions: le confinement ou la vaccination", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Pé, la déléguée générale du CIFOG (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras). "Mais il n'y a pas le feu car il n'y a pas d'épizootie. On ne veut pas se précipiter pour vacciner. On va prendre le temps d'évaluer les conséquences des deux méthodes et les inconvénients de chacune d'entre elle", a ajouté la déléguée du CIFOG pour qui seulement environ 300.000 canards et oies de 3 à 8 semaines seraient suceptibles de recevoir des injections.

Enfin, le président Jacques Chirac, qui a tenu en Conseil des ministres à rassurer les Français, en affirmant qu'"il n'y a pas de danger à consommer de la viande de volaille et des oeufs", recevra le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer jeudi à 16H00 pour évoquer "les problèmes liés à la grippe aviaire", a annoncé le principal syndicat agricole dans un communiqué.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement